Laxatif contre constipation : un match pas toujours gagnant
La constipation gêne beaucoup de Français, qui cherchent une solution rapide pour la soulager...
Pour cela, les laxatifs dits « stimulants » sont très
efficaces. Mais attention à l’abus en automédication : ils peuvent entraîner
des effets secondaires pénibles et même aggraver la constipation.
Il
existe différents types de laxatifs selon leur mode d’action : les laxatifs
de lest augmentent le volume des selles, les laxatifs osmotiques attirent l’eau
dans les intestins et les laxatifs lubrifiants font « glisser » les
selles. Quant aux laxatifs stimulants tels que le bisacodyl ou les
anthraquinones extraites de plantes (séné, cascara…), ils agissent sur le
système nerveux de l’intestin pour augmenter la motricité colique et diminuer
l’absorption d’eau. En d’autres termes, ils induisent de puissants spasmes qui
vont faire avancer les selles.
La
« maladie des laxatifs », un effet indésirable paradoxal
Rapidement
efficaces en utilisation ponctuelle, les laxatifs stimulants sont généralement
assez bien tolérés mais peuvent entraîner des diarrhées, des crampes
abdominales, des nausées et parfois des étourdissements. Par contre, leur usage
prolongé expose à une dépendance inattendue, la « maladie des
laxatifs ».
En
effet, l’intestin s’habitue à être aidé par le laxatif et sa motricité
naturelle diminue : il devient paresseux. La constipation est donc à la
fois entretenue par la prise de laxatif nécessaire pour la traiter : un véritable
cercle vicieux ! La maladie des laxatifs peut entraîner des troubles
fonctionnels intestinaux avec alternance de constipation et de diarrhée, mais
aussi des perturbations dans l’équilibre des fluides du corps et des sels
minéraux (sodium, potassium). La perte d’eau peut être à l’origine d’une
déshydratation et celle de potassium, des troubles du rythme cardiaque.
En
cas de constipation occasionnelle, demandez conseil à votre pharmacien. Si les
gênes persistent, consultez toujours votre médecin.