Maladie mentale : 4 idées reçues passées au crible

Maladie mentale : 4 idées reçues passées au crible

Alors qu’en France, la santé mentale est la grande cause nationale 2025, la Journée mondiale de la santé mentale a lieu chaque année en octobre...

C’est l’occasion de lutter contre des idées fausses et stéréotypes liés aux maladies psychiatriques qui entretiennent la stigmatisation des personnes affectées.
 
« Les personnes atteintes de troubles psychiques sont dangereuses »
Seulement 3 à 5% des actes violents peuvent être reliés à une maladie mentale, selon une vaste étude américaine. Certes, les personnes psychotiques et notamment schizophrènes commettent un peu plus d’actes violents que la population générale, mais ceux-ci sont principalement liés à un abus de substance, un manque de soins ou une situation sociale précaire, non pas à la maladie elle-même. Au contraire, les personnes atteintes de troubles mentaux sont bien plus souvent victimes de vols et violences qu’agresseurs.
 
« La dépression, les addictions… tout ça c’est un manque de volonté »
Les troubles de santé mentale sont influencés par divers facteurs : la génétique, des déséquilibres neurochimiques, des traumatismes, des sources de stress... L’addiction aux drogues ou à l’alcool ajoute à ces facteurs de risque l’effet direct des substances sur le fonctionnement cérébral. Ce sont des maladies et non l’expression d’un laisser-aller, d’un manque de volonté ou d’une faiblesse de caractère. Elles peuvent d’ailleurs frapper des personnes actives, privilégiées et confiantes en eux. Les malades n’ont pas choisi leur état et ne peuvent pas « faire un effort », « positiver » ou « se secouer » pour en guérir. 
 
« Mon enfant va mal, mais ça va lui passer : c’est la crise d’adolescence »
Les sautes d’humeur et idées noires passagères sont effectivement fréquentes à l’adolescence et souvent transitoires. Cependant, elles peuvent être le signe d’une détresse émotionnelle ou du développement d’une maladie mentale qu’il ne faut pas négliger. La vigilance est de mise, notamment face à des « drapeaux rouges » comme des troubles du sommeil, un isolement, des scarifications, des ivresses répétées, des restrictions alimentaires sévères, des idées étranges, des évocations suicidaires… S’ils persistent ou sont inquiétants, une consultation médicale ou psychologique est indispensable.
 
« Se faire soigner pour une maladie mentale, c’est être abruti de médicaments »
Des médicaments peuvent être prescrits pour traiter les troubles psychiques sévères et persistants : ils ne sont pas toujours nécessaires. S’ils peuvent avoir un effet sédatif, ils ne sont pas destinés à « assommer » mais à soulager la souffrance et aider le malade à reprendre pied. Plusieurs types de médicaments sont parfois essayés pour trouver celui qui fonctionne le mieux avec le moins d'effets indésirables. Dans tous les cas, ils ne sont qu’une partie du traitement, qui repose également sur la psychothérapie, la thérapie cognitivo-comportementale, la méditation pleine conscience, la relaxation, l’hygiène de vie, etc.
 
 
Sources :
Unicef : Sept idées reçues à combattre sur la santé mentale https://www.unicef.org/parenting/fr/sante-mentale/sept-idees-recues-sur-la-sante-mentale
Swanson JW. Introduction: Violence and mental illness. Harvard Review of Psychiatry, 2021, 29(1), 1–5.
Whiting D et al. Association of Schizophrenia Spectrum Disorders and Violence Perpetration in Adults and Adolescents From 15 Countries: A Systematic Review and Meta-analysis. JAMA Psychiatry. 2022;79(2):120-132
Commission de la santé mentale du Canada: Idées reçues et mythes courants sur la santé mentale (23/05/23) https://commissionsantementale.ca/resource/fiche-dinformation-idees-recues-et-mythes-courants-sur-la-sante-mentale/
Inserm : Schizophrénie - intervenir au plus tôt pour limiter la sévérité des troubles (05/03/20) https://www.inserm.fr/dossier/schizophrenie/