Prise en charge des maladies cardiovasculaires : des inégalités en France
Ces dernières années, les progrès des prises en charge ont nettement amélioré le pronostic des maladies cardiovasculaires...
Toutefois, les Français n’en bénéficient pas de la même
manière selon leur niveau social, leur lieu de résidence et leur genre, ces
inégalités pouvant augmenter les risques de complications. En
France, les populations plus pauvres sont 1,4 fois plus touchées par les
maladies cardiovasculaires que les plus aisées. Plus exposées aux facteurs de
risque (tabac, alcool, alimentation déséquilibrée, stress…), elles ont également
moins accès ou recours aux soins, ce qui entraîne des retards de prise en
charge. Précarité, chômage, faibles revenus et manque d’éducation augmentent
ainsi les risques d’accidents cardiovasculaires. Certaines zones de France sont
davantage concernées, notamment selon la prévalence des facteurs de risque en
partie liées aux conditions économiques. La mortalité des maladies
cardiovasculaires est notamment plus élevée en Outre-mer et dans le nord de la
France.
Davantage
d’hospitalisations dans les zones défavorisées
En
2022, l’infarctus du myocarde, l’insuffisance cardiaque et les accidents
vasculaires cérébraux ont entraîné 1,2 million d'hospitalisations et 140 000
décès. Le nombre d’hospitalisations pour ces maladies était 30% plus élevé (60%
pour l’insuffisance cardiaque) dans les communes défavorisées. Les inégalités
territoriales de prise en charge des maladies cardiovasculaires dépendent aussi
du nombre de places en structures spécialisées (unités neurovasculaires,
réhabilitation cardiaque) dans chaque région.
Il
existe enfin des inégalités de genre : la prise en charge des maladies
cardiovasculaires est moins bonne chez les femmes que chez les hommes. Les
femmes sont moins souvent hospitalisées en soins intensifs, le délai entre leur
prise en charge et le traitement d’urgence est plus long, elles ont davantage
de complications aiguës et leur mortalité précoce est plus élevée que les
hommes.